lundi

Dépôt de vente

Hier je fouinais le nez au vent (glacial) si bien que j'entrais dans une minuscule brocante du cours Berriat. Sur la devanture, marqué 'dépôt de vente' (à ne pas confondre avec un dépôt-vente ; c'est exactement la même chose, mais plus typique). Le monsieur qui tient le dépôt de vente a un look, un accent et une philosophie dont l'épicentre me semblerait bien situé quelque part au Maghreb.

Rentre un couple de jeunes gens. Ils s'avisent d'acheter un gros meuble pas beau, 12 Euros. Le meuble est plein de fatras, alors ils demandent : "euh, il est à vendre, euh, le meuble, euh, là (euh) ?"

"Oui", dit le monsieur. "Ici, tout il est à vendre. Tout ! Tiens - l'autre djour j'ai vendu la moitié de ma poignée de porte..."

... et c'est vrai :) La porte d'entrée a une clenche d'un côté et pas de l'autre. Le monsieur débarrasse le foutoir contenu dans le meuble. Surprise : le meuble est profond (un bon mètre) mais les tiroirs ne le sont pas. Le couple s'interloque.

"Ah bah je dsais pas... Ca devait être fait pour cacher des choses ou mettre des secrets... Si vous avez des choses secrètes à dissimuler..."

Le monsieur sort tout un foutoir sur le trottoir. Un passant : "eh bien, sacré boulot..."
"Bah oui, répond le boss, c'est comme ça, tous les djours je sors les affaires, et puis je les rentre. C'est la vie."

Sur ce je demande au patron du dépôt de vente s'il n'aurait pas un tout petit chauffage au gaz... "Comme les trucs sur les marchés ?" Non il n'en a pas. Je repars dans le blizzard, avec un air réjouit que les passants ne peuvent pas comprendre. Allez, c'est pas encore cette fois-ci que j'achèterai la paire de skis en bois, huit Euros, qui est en devanture.

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