mardi

Film (cu)culte la praline

Tous, mais alors tous, les usagers de la route à pied, à cheval ou en voiture ont, un jour ou l'autre déclaré qu'écraser un vieux ou un gosse sur un passage clouté ça faisait cent points, que l'insigne Mercedes sur le devant servait à viser et que, si on n'est pas sûr de son coup mieux vaut ouvrir la portière en passant pour pas le rater. Warf.

Cela fleurait bon la vanne remontant aux premiers hominidés et mille fois recyclée (cradle to cradle) depuis. Magie - hier, au cinoche de quartier, j'ai compris d'où elle venait.

Je fais un aparté : j'ai récemment localisé les sources sur fleuve 'Kitsch' dans les navrantes séries-comédies musicales de la télé vietnamienne. J'ai aussi découvert qu'au Mexique l'économie du pétard (modèle Bison, y'a même un modèle gros calibre joliment nommé 'ben Laden') dépasse de loin celle des narcos.

Eh bien hier j'ai compris que cette vanne foireuse des cent points vient... d'un film ! Non ? Si ! Non !! Lequel ?

Un film qui doit alimenter souterrainement les navrantes émissions vietnamiennes, tant il est débordant de kitschitude années 70. Son nom : "Death Race 2000". Un film culte de malade, une histoire de gladiateurs des temps futurs écumant les routes des US (des temps futurs, carton pâte à l'appui) dans des bolides dignes des 'Fous du Volant'. Dedans, Stallone et Carradine, le premier en gros con beauf, le deuxième en vengeur masqué. Dans leur course, s'ils butent un quidam, c'est 20 points. Un môme, un vioc, c'est plus...

Bon, soyons francs. Si j'avais commis 'Death Race 2000', je porterais mon slip sur la tête, de honte, depuis 1975. En même temps j'écris ce blog dont je vais m'abstenir de me vanter, alors bon... Eh mais j'y pense : dans le film y'a un mec qui porte un slip sur la tête. C'est Carradine. Mauvaise pioche, Petit Scarabée !

Réchauffement glaglatique globolocal

Bon sang mais c'est bien sûr ! Depuis le 23 décembre c'est l'hiver. Et moi, le 23 décembre, j'étais dans l'avion, alors je ne me suis aperçu de rien... J'ai pas été prévenu que ça allait cailler comme ça. On ne me dit jamais rien, à moi... Pire : depuis quelques années, le déficit chronique de neige était mis sur le dos du réchauffement climatique global. Eh bien voilà t'y pas que cette année, le réchauffement global nous amène des tombereaux de neige et un froid de canard... Comme je disais encore l'autre jour à ce brave Erode, y'a plus de saisons, mon bon môssieur.

Aux grands maux, les grands remèdes. Hier, j'ai dormi capucine fermée... Donc bien sûr, pas sous la capucine (sur le modèle de Transporter que j'ai, la capucine s'ouvre avec un soufflet) mais dans, euh, comment dire... dans la pièce principale. Le coin salon/cuisine/chambre d'ami, ou autrement dit, le rez-de-chaussée du camion.

La ruse a consisté à déplier le canapé clic-clac (merci Kodak) comme d'hab. Mais au lieu de tout déménager mes affaires de derrière à devant, comme d'hab, j'ai juste fait un gros tas de bordel sur un côté - comme ça j'avais la place de dormir allongé de tout mon long de l'autre côté. Héhé, ça parait con, hein ? Eh bien comme ça j'ai l'impression qu'on limite vachement les déperditions thermiques (la capucine est en toile). Réveil hier avec 0°C dans le camion (mais l'eau pas gelée). Même pas froid dans mon duvet de montagne.

Là maintenant ça kaikaikai (pour nous pauvres français, j'entends des québécois qui pouffent) et j'ai la chance infinie qu'un cops' parti voyager (Amérique centrale) me laisse sa douillette maison pour deux semaines. Le couch surfing c'est has been, vive le house surfing. A friend in need is a friend indeed, pas vrai ?

lundi

Dépôt de vente

Hier je fouinais le nez au vent (glacial) si bien que j'entrais dans une minuscule brocante du cours Berriat. Sur la devanture, marqué 'dépôt de vente' (à ne pas confondre avec un dépôt-vente ; c'est exactement la même chose, mais plus typique). Le monsieur qui tient le dépôt de vente a un look, un accent et une philosophie dont l'épicentre me semblerait bien situé quelque part au Maghreb.

Rentre un couple de jeunes gens. Ils s'avisent d'acheter un gros meuble pas beau, 12 Euros. Le meuble est plein de fatras, alors ils demandent : "euh, il est à vendre, euh, le meuble, euh, là (euh) ?"

"Oui", dit le monsieur. "Ici, tout il est à vendre. Tout ! Tiens - l'autre djour j'ai vendu la moitié de ma poignée de porte..."

... et c'est vrai :) La porte d'entrée a une clenche d'un côté et pas de l'autre. Le monsieur débarrasse le foutoir contenu dans le meuble. Surprise : le meuble est profond (un bon mètre) mais les tiroirs ne le sont pas. Le couple s'interloque.

"Ah bah je dsais pas... Ca devait être fait pour cacher des choses ou mettre des secrets... Si vous avez des choses secrètes à dissimuler..."

Le monsieur sort tout un foutoir sur le trottoir. Un passant : "eh bien, sacré boulot..."
"Bah oui, répond le boss, c'est comme ça, tous les djours je sors les affaires, et puis je les rentre. C'est la vie."

Sur ce je demande au patron du dépôt de vente s'il n'aurait pas un tout petit chauffage au gaz... "Comme les trucs sur les marchés ?" Non il n'en a pas. Je repars dans le blizzard, avec un air réjouit que les passants ne peuvent pas comprendre. Allez, c'est pas encore cette fois-ci que j'achèterai la paire de skis en bois, huit Euros, qui est en devanture.